Le goût suspendu Goût, fadeur, notoriété en Chine
Résumé
Chinese musical aesthetics as it is known and documented is torn between two universes: one, classical, claims to be bland (dan 淡); in contrast, the popular universe of Jingxi (Peking Opera) puts forward the taste (wei 味) as an appreciation and knowledge of taste as a criterion for the recognition of connoisseurs. Where then should we locate the ensemble music and the meetings between friends where the aesthetic judgment appears to be suspended?
Finally, the main criterion for judging an artist in China does not take into account his/her performance, but the notoriety of the performer. The two strategies studied, praise of blandness and suspension of the judgment of taste, are then to be grasped as a response to this oppressive imperative.
L’esthétique musicale chinoise telle qu’elle est connue et documentée est écartelée entre deux univers : l’un, classique, se réclame de la fadeur dan 淡 ; à l’opposé, l’univers populaire du Jingxi (opéra de Pékin) met en avant le goût wei 味 comme appréciation et le savoir du goût comme critère d’interreconnaissance des connaisseurs. Où situer alors la musique d’ensemble et les réunions entre amis où le jugement esthétique apparaît comme suspendu ?
Finalement, le principal critère de jugement d’un artiste ne tient en Chine pas compte de sa prestation, mais de la notoriété ming 名 de l’interprète. Les deux stratégies étudiées, éloge de la fadeur et suspension du jugement de goût, sont alors à saisir comme une réponse à cet impératif oppressant.
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