Comment interpréter les imaginaires catastrophistes (prédictions, idéologies, discours, écofictions)? Entre catharsis et intensification des colères
Résumé
Dans un premier temps, nous retracerons l’histoire du catastrophisme philosophique et politique, en nous appuyant notamment sur des cas typiques ayant émergé au XIXe siècle (Eugène Huzar, 1855, La Fin du monde par la science, Alfortville, Ère). Complémentairement, il s’agira d'analyser les imaginaires du catastrophisme en se référant à la fois à le mise en scène de l'actualité (diffusion des informations sur les dérégulations climatiques, la généralisation des problèmes économiques, diplomatiques et territoriaux : guerres, terrorismes, crises financières), à l’emprise cathartique d'écofictions mettant en scène (de façon romanesque ou filmique) des imaginaires de la fin et à l’intervention d’idéologies extrémistes de la dégringolade (interprétations radicales de l’empilement des catastrophes et discours eschatologiques de fin du monde). Nous décrirons divers aspects et mécanismes de cette tendance catastrophiste : de la « spectacularisation » autour de la figure de « Néron dans son fauteuil » dans un spectacle écofictionnel, à la mise en avant d’une « antémémoire » (commémorative et événementielle) expérimentée synchroniquement. Nous soupèserons, dans cette intervention, deux interprétations classiques de la mise en spectacle et en discours de de la fin des sociétés : celle de sa fonction cathartique et l’hypothèse d’une intensification des colères mondiales face à des menaces diffuses.