L'article suit la biographie de Angelo Mosso-physiologiste italien vécu entre la fin du XIX éme et le début du XX éme siècle. L'article ne cherche néanmoins pas à resituer de manière détaillée la vie du savant, elle se concentre en effet de manière spécifique sur la place de la catégorie de « travail » dans l'évolution de son oeuvre physiologique et de son positionnement idéologique. Cette enquête vise en effet à éclairer la place de l'oeuvre de Mosso dans les débats scientifiques et socio-politiques qui se déploient durant la fin de siècle autour de la question du travail. Le parcours intellectuel d'Angelo Mosso (1846-1910) 1 , savant italien fondateur de la psychophysiologie de la fatigue à la fin du XIXe siècle, est représentatif du cheminement moral de nombreux intellectuels européens à l’aube du XXe siècle initialement imprégné de positivisme, converti au matérialisme, puis fasciné par le socialisme qu’il associait au positivisme, il fut ensuite effrayé par le marxisme et par la crise du positivisme, ce qui le conduira à développer une idéologie préfasciste.