A partir de l’analyse de l’offre de services de deux établissements européens en position de leader sur le marché international, on montre que, derrière une rhétorique éthiquement neutre, accueillante à l’égard de la pluralité des modèles de parenté, les banques de sperme promeuvent un eugénisme décomplexé, de type positif (c’est-à-dire fondé sur la sélection des traits à transmettre), censé répondre au libre choix du parent consommateur. En outre, l’émergence d’un contentieux relatif aux profils des donneurs, la revendication d’un accès aux origines à des fins de traçabilité génétique signalent une forte présence sociale du génocentrisme, entretenu par le discours marketing des banques et repéré dans l’offre de services des deux établissements étudiés.