The gustatory and spiritual emotion. The wine, the soul and the emotion.
L’émotion gustative et spirituelle. Le vin, l’âme et l’émoi
Résumé
"This building does not resemble any known shape because it is meant to be an evocation of the soul of wine, between the river and the city" 1 This is how the architectural concept of the City of Wine Civilizations in Bordeaux is defined. A place, we are told, where it is a question of "privileging emotion, sensations and dreams", for an opening scheduled for 2016. "An evocation of the soul of wine", that's what it's all about. Obviously, by reference to "the soul of wine", we reach the ultimate point of sensitive perception but also one of the most effective topoi of the discourse on wine. We can only agree on the beauty and depth of the formula. For all that, it is impossible to define this soul of wine, apart from its poetic function and the play of metaphor. As always, in the sensitive world, one must look for in the figurative potential what gives power and depth to the figurative. For the purposes of communication, we must draw, in semiotic terms, on the figurative resources of the plane of expression to ensure the expressive value of the formula. It is no coincidence that wine makes people talk, dream, or awaken so many images and evocations. Whether lyrical, emotional or technical, idiosyncratic or convivial, it calls the verb, the commentary, the speech. Difficult, if not impossible to describe on its own, the sensation triggers and spreads the metaphor, stimulates the mind, to overcome the approximation. Beyond the sensations, a whole figurative universe unfolds. From the deepest and most mysterious forms of creation, between earthly and celestial, to the radiant moment of consumption, to the social spectacle of tasting, a world of actors and actresses takes on the power of making an image in wine. A world of images that becomes autonomous, that deterritorializes itself from the first sensation, until it takes shape and thus gives soul to the wine. The basic chemistry, already complex, very quickly composes with the alchemy of taste, even if the mental geography of wine is shifting.
Jean-Jacques Boutaud a L'émotion gustative et spirituelle. Le vin, l'âme et l'émoi
"Ce bâtiment ne ressemble à aucune forme connue parce qu'il se veut une évocation de l'âme du vin, entre le fleuve et la ville" 1. Voici comment se définit le concept architectural de la Cité des civilisations du vin à Bordeaux. Un lieu, nous dit-on, où il s'agit de « privilégier l'émotion, les sensations et le rêve », pour une ouverture programmée en 2016. « Une évocation de l'âme du vin », voilà qui interpelle. A l'évidence, on atteint par référence à « l'âme du vin », le point ultime de la perception sensible mais aussi l'un des topoi les plus efficaces du discours sur le vin. On ne peut que s'entendre sur la beauté et la profondeur de la formule. Pour autant, impossible de définir en propre cette âme du vin, en dehors de sa fonction poétique et du jeu de la métaphore. Comme toujours, dans le monde sensible, il faut aller chercher dans le potentiel figuratif ce qui donne puissance et profondeur au figuré. Pour les besoins de la communication, il faut puiser, en termes sémiotique, dans les ressources figuratives du plan de l'expression pour assurer la valeur expressive de la formule. Ce n'est pas un hasard si le vin fait parler, rêver, ou éveille tant d'images, d'évocations. Versant lyrique, émotif ou technique, idiosyncrasique ou convivial, il appelle le verbe, le commentaire, le discours. Difficile, sinon impossible à décrire en propre, la sensation déclenche et épanche la métaphore, stimule l'esprit, pour surmonter l'approximation. Au-delà des sensations, tout un univers figuratif se déploie. Des formes les plus profondes et mystérieuses de la création, entre terrestre et céleste, au moment radieux de la consommation, au spectacle social de la dégustation, un monde d'actants et d'acteurs prend pouvoir de faire image dans le vin. Un monde d'images qui s'autonomise, se déterritorialise de la sensation première, jusqu'à prendre corps et donc, donner âme au vin. La chimie de base, déjà complexe, compose très vite avec l'alchimie du goût, même si la géographie mentale du vin se déplace