Répondre aux demandes et attentes citadines en qualité des produits et des paysages constitue le nouveau défi des différentes formes d’agriculture françaises. Ces réponses représentent un atout social et économique qui tend à valoriser la profession, puisque toute valeur socialement ou économiquement reconnue doit revenir à ceux qui la produisent. La prise en compte de la demande sociale de nature, comme paramètre des systèmes d’exploitation, permet donc d’enrichir la réflexion agricole, notamment les rôles de l’agriculture périurbaine. Afin d’alimenter la réflexion sur le thème de « l’agriculture périurbaine : impacts du fait urbain, stratégies et jeux d’acteurs » , cette recherche s’articule autour de deux questions principales, qui abordent, d’une part, l’état actuel de la demande citadine, dans l’agglomération grenobloise, en termes de nature, campagne et agriculture ; d’autre part les réponses faites par les institutions de développement, d’aménagement du territoire et d’animation nature. Ainsi, la première question est la suivante : comment cette demande est prise en compte par ces institutions ; la seconde : comment ces institutions répondent à cette demande, tout en utilisant la nature et l’agriculture périurbaine en tant qu’outil d’aménagement du territoire et d’animation. Pour répondre à ce questionnement de recherche, des entretiens semi-directifs ont été conduits auprès d’acteurs de l’agglomération grenobloise, œuvrant au développement et à l’aménagement du territoire, pour leur contribution au débat public sur la périurbanisation, la défense de l’environnement et les intérêts agricoles. D’autres entretiens ont été réalisés auprès d’acteurs d’animation nature, afin de cerner les demandes et attentes de nature en fonction des pratiques des habitants et les réponses qui leur sont faites par les institutions. De plus, l’analyse textuelle des discours, sous Sphinx Plus², permet de connaître les définitions et représentations sociales que revêt le mot « nature », auprès des acteurs rencontrés, puis de comprendre le lien entre la pluralité de sens et la diversité des demandes sociales de nature, campagne, agriculture, au sein de l’agglomération grenobloise. Cette recherche montre que l’imbrication entre les territoires ruraux et urbains est au cœur de la demande sociale, que la nature à des fonctions sociales indéniables pour les institutions et que l’agriculture périurbaine joue un grand rôle dans la structuration des territoires.