Le texte proposé essaie de rendre compte des orientations prises par les bacheliers au moment de leur inscription dans l’enseignement supérieur. Il ne s’agit pas d’une approche statistique descriptive, mais d’un essai de tester des hypothèses théoriques de comportement individuel. Le cadre analytique retenu est fondé sur l’arbitrage que fait chaque étudiant entre l’attrait « économique » des filières éducatives et des débouchés professionnels associés qui se proposent à lui, d’une part, et ses probabilités personnelles de réussir dans chacune d’entre elles, d'autre part. Dans une première section, des modèles de réussite dans différentes disciplines sont estimés dans le but de pouvoir simuler les chances objectives de réussir de chacun des étudiants dans chacune des filières, compte tenu de ses caractéristiques propres (passé scolaire, milieu d'origine, conditions de vie, etc.). Dans une seconde section, le modèle d’arbitrage est testé et il apparaît que cette substitution entre le rendement économique des études et le risque d’échec permet de rendre compte d'une partie convenable de la réalité.