Pour un maître de musique formé dans une maîtrise capitulaire du royaume de France, accéder à la tête de la Musique de la Chapelle royale représentait incontestablement une consécration, qui conférait de fait au musicien choisi une autorité incontestable. Si les fonctions musicales du chef de la maîtrise royale étaient a priori comparables à celle du maître d’une maîtrise capitulaire, un musicien d’église y découvrait cependant un fonctionnement sensiblement différent, tant au niveau de l’organisation hiérarchique, inhérente au système curial, que de la nature même de ses fonctions, forcément intimement liées au service royal. Si l’on se réjouit aujourd’hui d’entendre les motets qu’ont laissés les musiciens qui furent à la tête de la Musique de la Chapelle royale, on connaît assez mal quelle était leur place dans la Maison du roi et, finalement, ce en quoi consistait réellement leur « métier ». À l’aide de divers écrits d’ecclésiastiques de la Maison du roi mais aussi de notes plus personnelles de chantres de la Musique de la Chapelle, cette enquête propose ainsi de pénétrer dans les arcanes de cette institution musicale singulière pour tenter de mieux comprendre quelles étaient les fonctions véritables de son maître de musique.