La ville de Toulouse peut être comptée parmi les trois ou quatre villes de France où le matériel épigraphique médiéval est le plus abondamment représenté. Les inscriptions médiévales faisaient si fortement partie du paysage toulousain que les auteurs les plus anciens en ont fait état et nous fournissent des relevés qui sont aujourd'hui extrêmement précieux. Déjà Nicolas Bertrand, professeur de droit et avocat au parlement de Toulouse, rapportait, en 1515, plusieurs épitaphes des comtes. Mais les auteurs les plus importants pour l'épigraphiste sont Antoine Noguier et Guillaume Catel. Le premier, dans son Histoire tolosaine publiée en 1559, décrit longuement Saint-Sernin et relève un grand nombre de textes qui accompagnaient les statues et les tombeaux des comtes. Le second, conseiller du roi en sa cour du parlement de Toulouse, a noté de nombreuses inscriptions dans ses Mémoires de l'histoire du Languedoc, en 1633, pour l'ensemble de la province, avec toutefois une attention particulière pour Saint-Sernin et Saint-Etienne de Toulouse. Il apporte ainsi d'utiles compléments à Noguier, bien qu'il ait parfois cité à plusieurs reprises les mêmes textes avec une certaine confusion. Son Histoire des comtes de Toulouse, publiée dix ans plus tôt, n'est utile que pour les épitaphes comtales. L'Histoire de Saint-Sernin de maître Raymond Daydé, greffier audiencier de la sénéchaussée et cour présidiale, en 1661, n'apporte guère de nouveau par rapport aux deux auteurs précédents. Au début du XIXe s., les publications d'Alexandre du Mège sont indispensables pour comprendre les débuts du Musée installé dans l'ancien couvent des Augustins, mais elles exigent une attention critique. La bibliographie relative aux monuments toulousains, et en particulier à Saint-Sernin, est si abondante que tel ou tel ouvrage mentionnant des inscriptions des VlIIe-XIIIe s. manquera assurément dans la bibliographie qui fait suite, et qui, pour plus de commodités, a été présentée groupée. Nous avons reçu, en ce qui concerne la cathédrale, l'aide très précieuse de M. Patrice Cabau, qui prépare un travail universitaire sur cet édifice, et nous sommes heureux de l'en remercier ici. Ce n'est que justice de dire aussi combien le travail effectué au Musée des Augustins en 1972 et en 1980 a été facilité par l'accueil qu'ont bien voulu nous réserver M. le Conservateur en chef et ses adjoints, en particulier M. Daniel Cazes. Enfin nous devons de très précieuses observations à M. le Professeur Marcel Durliat, et notamment la mention et la photographie d'une inscription de Saint-Sernin. Lorsqu'on se trouve devant un dossier aussi riche que celui de Toulouse, on prend davantage conscience du risque encouru d'ignorer telle ou telle information qui aurait été utile à l'enquête. Mais en même temps, plus cette même enquête progresse, plus on se rend compte combien grand est le nombre de textes qui ont disparu depuis leur première mention, combien est parfois précaire la conservation d'autres textes épigraphiques. Finalement, il faut se résoudre, dans l'établissement d'un premier corpus — et sous peine de ne pas réaliser ce corpus — à un regroupement des textes, le meilleur possible, tout en sachant que la « perfection » ne sera atteinte que dans un stade ultérieur, rendu précisément plus accessible grâce à ce premier recensement.