Changing paradigms from the 1960s onwards: Central Europe and Britain
Les changements de paradigme en Europe centrale et en Grande Bretagne depuis les années 1960
Résumé
When I studied in Prague in the 1960s in both Britain and central Europe the dominant approach in Iron Age studies was still the Culture History paradigm, with the arrival of Hallstatt and La Tène cultures, linked with the supposed expansion of the Celts from southern Germany, especially visible in burial rites. In both areas there was an increasing interest in settlement archaeology which was changing approaches fundamentally, in Britain marked especially by excavations of small farming settlements and hill-forts and in Czechoslovakia of the oppida. At the same time there was assumed to be a time lag in the arrival of new innovations. But in Cambridge the Hawkes system based on invasions was already under attack, in general terms by Grahame Clark, but in greater detail for the Iron Age by Roy Hodson. In the 1970s and 1980s the assumption that every innovation came from southern Germany and eastern France also came under attack – e.g. that Gündlingen swords were typologically of Atlantic origin, and Early La Tène stamped wares (e.g. the Braubach Bowl) were earlier in central Europe than on the Rhine. This gradually led to the collapse of the Culture History and invasionist interpretations of the Iron Age and the search for new models to explain ‘Culture Change’. This is part of the background to my contribution to the Angoulême meeting of the AFEAF in 1984 (‘Adieu Hallstatt; Adieu La Tène!’) in which I suggested we should abandon the concepts of Hallstatt and La Tène periods and cultures and so re-write the Iron Age of temperate Europe. How far has this progressed (not much?), and how do we now conceive the relationships between areas such as France, Britain and Central Europe?
Quand j’étais étudiant à Prague dans les années 1960, le paradigme dominant en Europe centrale comme en Grande-Bretagne était celui de la « Culture History ». L’arrivée des cultures de Hallstatt et de La Tène aurait été liée à l’expansion supposée des Celtes à partir de l’Allemagne méridionale, particulièrement visible dans les rites funéraires. Dans ces deux régions, l’intérêt croissant pour l’étude des habitats engendrait de profonds changements dans les approches, marquées en Grande Bretagne surtout par les fouilles de petits établissements ruraux et de « hill-forts », et en Tchécoslovaquie par celles des oppida. Dans le même temps, on supposait l’existence d’un décalage temporel dans l’arrivée de certaines innovations. Mais à Cambridge, le paradigme invasionniste développé par Christopher Hawkes était déjà critiqué, d’une manière générale par Grahame Clark, mais plus en détail pour l’âge du Fer par Roy Hodson. Dans les années 1970 et 1980, l’hypothèse selon laquelle toutes les innovations étaient originaires de l’Allemagne méridionale ou de l’Est de la France était également mise en doute, en considérant par exemple que les épées de Gündlingen étaient typologiquement d’origine atlantique, ou que la céramique estampée de La Tène ancienne (par exemple le bol de Braubach) était plus anciennes en Europe centrale que sur le Rhin. Cela a conduit graduellement à la chute du paradigme de la « Culture History » et des interprétations invasionnistes pour l’âge du Fer, et donc à la recherche de nouveaux modèles pour expliquer le « Culture Change ». C’est ce contexte qui a été à l’origine de ma contribution au VIIIe colloque de l’AFEAF à Angoulême en 1984, intitulée « Adieu Hallstatt ; Adieu La Tène ! », dans laquelle j’avais suggéré que nous devions
abandonner les concepts de civilisations et d’époques de Hallstatt et de La Tène, et qu’il fallait ainsi réécrire l’âge du Fer de l’Europe tempérée.
Dans quelle mesure (pas beaucoup ?) ce programme a-t-il progressé, et comment concevons-nous aujourd’hui les relations entre des régions
telles que l’Europe centrale, la France ou la Grande-Bretagne ?
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