Parmi les diverses modalités que peut prendre la « culture celtique », les phénomènes culturels alpins du second âge du Fer occupent une place particulière. La superposition de différents types de sources (textuelles, linguistiques et archéologiques) permet, de façon exceptionnelle pour l’Europe moyenne, de confronter la question de l’identité des populations avec leur culture matérielle. Des populations de souche très probablement celtique (dans la zone de la Culture de Golasecca) affichent au moins jusqu’au courant du ive siècle des traits culturels spécifiques, qui se distinguent clairement des productions laténiennes nord-alpines. Dans les Alpes centrales et centro-orientales, zones de peuplement majoritairement rhétique, selon les sources historiques et linguistiques, la culture de Fritzens-Sanzeno intègre largement, au moins dans certains domaines de la production, des traits laténiens. Le cas du Valais, région de peuplement celtique, qui présente une culture matérielle bien identifiable en même temps que largement métissée, permet d’illustrer à la fois les caractères propres à la koinè alpine, et l’originalité d’un groupe culturel qui fusionne différentes composantes.