Les populations de l’âge du Fer du sud-est de la Pannonie sont généralement identifiées aux Scordisques, peuple documenté par les sources antiques. La présente contribution prend en considération à la fois les témoignages archéologiques et historiques pour l’aire géographique et la période concernées. Pour les sources antiques, la prise en compte des approches critiques récentes permet de relativiser l’idée selon laquelle les Scordisques constitueraient une unité ethnique bien définie ; le modèle d’une identité construite, imposée par les Grecs et les Romains, est privilégié. S’agissant des données archéologiques, les modèles antérieurs imaginant des vagues de migrations massives sont abandonnés, à la faveur de modèles plus dynamiques incluant une pénétration graduelle de petits groupes ainsi que des processus d’hybridation locale. Sur ces bases, les témoignages archéologiques sont étudiés et replacés dans le contexte européen, depuis les premières manifestations de la culture de La Tène et la création d’une culture hybride, laténienne et locale, aux IV^e-III^e s. av. J.-C., jusqu’à la conquête romaine de la zone à la période augustéenne, époque à partir de laquelle les populations locales intégreront graduellement le monde romain.