L’autonomie caractérise le plus souvent la capacité de l’opérateur à « prendre en main » la réalisation de sa tâche, à agir selon ses propres règles. Certaines conditions offertes par le milieu professionnel peuvent faciliter la construction de cette autonomie, notamment des marges de manœuvre procédurales, spatiales, temporelles, etc. Pour que ces marges permettent aux personnes d’augmenter l’autonomie effective des personnes, d’autres conditions sont nécessaires, et notamment celles qui favorisent le développement des compétences. Sans elles, des marges de manœuvre disponibles peuvent ne pas être saisies au moment de la réalisation de l’activité. On rencontre aujourd’hui aussi, et de plus en plus souvent, le qualificatif « autonome » pour évoquer la capacité de systèmes techniques à opérer seuls un certain nombre de tâches. L’idée de dispositifs techniques autonomes est de s’affranchir des variabilités et des « insuffisances humaines » : fatigue, force, capacités cognitives, vieillissement, plaintes, etc. Dans la plupart des cas, les dispositifs techniques autonomes portent (au moins implicitement) l’idée que le « facteur humain » est source d’erreurs ou de problèmes. Dans cette perspective, l’humain fragiliserait le système et l’autonomie des dispositifs techniques doit limiter cet impact négatif. Ainsi, dans les deux cas, l’autonomie porte l’enjeu d’une moindre dépendance à son environnement, qu’il s’agisse de l’être humain ou du dispositif technique.