Depuis les nouveaux programmes de 2002 (BO n°1, 2002), l'enseignement de l’anglais en primaire occupe une place importante et son enseignement est devenu un enjeu important. Si l’institution souhaite l’intégration des technologies par les enseignant·es (BO n°.11, 2004; BO, n°1, 2007; BO n°.28, 2010), cette intégration est “à apprécier non pas à travers les seules directives ministérielles [...] mais au plus près des pratiques réelles des enseignant·es” (Guichon, 2012a: 34). Ce papier propose un compte-rendu d’une revue des pratiques enseignantes pour l’enseignement-apprentissage de l’anglais L2 à l’école primaire avec un regard particulier sur la place attribuée à l’enseignement des langues médiatisé par les technologies (ALMT, Guichon, 2012b). Cette revue est la première étape d’une méthodologie de recherche en didactique des langues étrangères et sciences de l’éducation qui s'appuie sur la collaboration entre enseignant·es du primaire, le pôle Réussite pédagogique et éducative du Rectorat de l’Académie M et chercheur.e.s et implique la co-construction d’une démarche de recueil des données autour d’une problématique en lien avec les pratiques enseignantes (Desgagné, 1997). Les résultats seront utilisés pour la co-élaboration de scénarios pédagogiques hybrides dans le cadre du projet N, permettant ainsi des va-et-vient et des articulations entre recherche et intervention sur le terrain professionnel (Vinatier & Morissette, 2015). Afin que ces scénarios soient en lien avec les pratiques et les besoins des enseignant·es, nous avons fait le choix d’élaborer un questionnaire (Blanchet, 2011) pour dresser les portraits des pratiques pédagogiques déclarées d’enseignement de l’anglais en primaire. Élaboré à partir d’un focus groupe (Finch & Lewis, 2003) en novembre 2020 avec des inspecteur·rices académiques, conseiller·ères pédagogiques et coordinateur·rices du numérique dans le premier degré de l’académie de Clermont-Ferrand, le questionnaire a fait l’objet d’une validation de contenu par les mêmes acteurs début janvier 2021 et d’une validation éthique par la commission de la recherche de l’Université Clermont Auvergne. Il a ensuite été pré-expérimenté auprès d’une dizaine d’enseignant·es fin janvier. La phase de recueil des données débutera en mars 2021 dans l’académie et durera environ un mois. Les résultats seront traités en avril et présentés dans cette communication Les participant·es sont amené·es à se prononcer sur 25 items qui couvrent trois thèmes généraux : (1) leurs pratiques pédagogiques (fréquence à laquelle chaque compétence langagière est travaillée et types d’activités employées pour travailler ces compétences, articulation des activités dans une approche par tâche ou dans un projet plus global), (2) l’usage du numérique en classe d’anglais ainsi que l’appropriation et l’intégration du numérique en rapport avec leurs pratiques, et (3) leurs représentations de l’enseignement d’une langue étrangère (le rôle de la correction, l’importance de la grammaire et l’importance de l’interaction). Quatorze questions portent ensuite sur leur profil d’enseignement (le nombre d’années d’expérience et dans le cycle, leur formation en anglais, leur niveau d’anglais). Enfin, il est également demandé aux participant·es dans quelle mesure ils et elles souhaitent participer à la suite de l’enquête, être informé·es des résultats, participer à la conception des scénarios pédagogiques et expérimenter ces scénarios. Lors du symposium, nous présenterons les différentes phases de l’élaboration du questionnaire ainsi que les diverses questions méthodologiques que nous nous sommes posées, les résultats de l’analyse conduite en mettant en lien les caractéristiques des enseignant·es avec les méthodes et les pratiques d’enseignement mises en place en classe ainsi que la place de l’ALMT et, notamment, les classes virtuelles, et les perspectives de l’outil d’analyse que nous avons dégagées.