Écrit par le plasticien Alexandre Takuya Katô, La visite (2019) est un opuscule qui échappe à toute forme de catégorisation : ouvrage d’art autant que catalogue raisonné d’une collection imaginaire ; essai sur ce qu’habiter veut dire autant que dialogue entre un moine japonais vivant à la charnière des XIIe et XIIIe siècles, un poisson rouge et une œuvre d’art ; description d’une maison par ses pièces autant que visite d’un musée, ce dispositif textuel articule un cahier de reproductions d’œuvres et un texte lui-même constitué d’un collage de citations et d’un entrelacs de récits. Lire cet ouvrage, c’est donc réfléchir à l’art, questionner le musée, investir une maison et parcourir une collection. Ces éléments apparemment éloignés sont réunis par un point commun : tous procèdent de la même réflexion sur l’habiter. Dans la mesure où la géographie a opéré depuis une vingtaine d’années un recentrage autour de ce concept, j’étudierai depuis la géographie ce dispositif autant textuel que spatial dans une double perspective : d’une part ce qu’une lecture géographique peut apporter à la compréhension de cet opuscule ; d’autre part questionner la géographie, ses concepts et ses méthodes, à partir de l’expérience singulière et limite d’habiter que propose Alexandre Takuya Katô. La communication prendra la forme d’une enquête, qui permettra de questionner autant cette Visite que les méthodes de recherche, d’enquête et de terrain que partagent les artistes et les chercheurs.