Cour de Cassation (1re Ch. civ.) 12 mai 2021 Société commission Import Export S.A. (Commisimpex) c/ Agent judiciaire de l’Etat : Les États ne sauraient renoncer aux mesures d’exécution sur leurs biens détenus par les banques centrales en France - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société
Article Dans Une Revue Revue de l'arbitrage Année : 2022

Die Staaten können nicht auf Vollstreckungsmaßnahmen gegen ihr Vermögen verzichten, das sich im Besitz der Zentralbanken in Frankreich befindet,

States Cannot Waive Execution Measures Against Their Assets Held by Central Banks in France

Cour de Cassation (1re Ch. civ.) 12 mai 2021 Société commission Import Export S.A. (Commisimpex) c/ Agent judiciaire de l’Etat : Les États ne sauraient renoncer aux mesures d’exécution sur leurs biens détenus par les banques centrales en France

Résumé

Eine weit verbreitete Praxis in Verträgen zwischen privaten Unternehmen und Staaten besteht darin, eine Klausel einzufügen, durch die der Staat auf seine Vollstreckungsimmunität verzichtet, um die zwangsweise Durchsetzung eines gegen ihn ergangenen Schiedsspruchs zu gewährleisten. Die Gerichte des Vollstreckungsstaates mussten regelmäßig entscheiden, ob solche Verzichtsklauseln ihnen erlauben, Zwangsmaßnahmen gegen das Vermögen des fremden Staates auf ihrem Hoheitsgebiet anzuordnen, einschließlich solcher Vermögenswerte, die im Namen des Staates von einer Zentralbank gehalten werden. Der vorliegende Fall geht auf einen Vertrag aus dem Jahr 1993 zurück, in dem die Republik Kongo (der Kongo) endgültig und unwiderruflich auf jegliche Vollstreckungsimmunität zugunsten der Gesellschaft Commissions Import-Export (Commisimpex) verzichtet hat. Jahre später erwirkte die Gesellschaft in den Jahren 2000 und 2013 jeweils zwei Schiedssprüche, die den Kongo zur Zahlung von fast einer Milliarde Euro verurteilten. Da der Kongo dieser Verpflichtung nicht freiwillig nachkam, ließ Commisimpex im Jahr 2016 zwei Pfändungen gegen den Kongo (den fremden Staat) auf den Bankkonten der Banque des États de l’Afrique centrale (der Zentralbank) beim französischen Wirtschafts- und Finanzministerium (der Drittschuldner) vornehmen. Der Drittschuldner, vertreten durch seinen Prozessbevollmächtigten, berief sich auf Artikel L. 153-1 des Code monétaire et financier, der 2005 in Kraft trat und den Schutz von Vermögenswerten, die von Zentralbanken und Währungsbehörden auf französischem Territorium gehalten oder verwaltet werden, gewährleisten soll. Commisimpex argumentierte, dass die Bankkonten aufgrund des Verzichts des Kongo auf seine Vollstreckungsimmunität zugunsten der Gesellschaft Zwangsmaßnahmen unterworfen werden könnten. Der Cour de cassation folgte diesem Argument jedoch nicht und wies die Revision ab. Der Kern des Urteils des Cour de cassation liegt in der Auslegung des Schutzes, der durch den ersten Absatz des Artikels L. 153-1 gewährt wird (I). Die erste Zivilkammer des Gerichts entschied einerseits, dass Staaten unter keinen Umständen auf die Vollstreckungsimmunität ihrer in Frankreich von Zentralbanken gehaltenen Vermögenswerte verzichten können (II), und andererseits, dass dieser Schutz mit Artikel 6 der Europäischen Menschenrechtskonvention (EMRK) vereinbar ist (III). Auch wenn das Urteil auf einer restriktiven Auslegung des geltenden französischen Rechts beruht, verpflichten das europäische und das internationale Recht Frankreich dazu, den Verzicht eines Staates auf die Vollstreckungsimmunität seiner von einer Zentralbank gehaltenen Vermögenswerte anzuerkennen.
A common practice in agreements concluded between private companies and States consists of including a clause waiving the immunity from execution of the State to ensure the forced execution of any arbitral award eventually pronounced against said State. Courts of forum States have regularly had to determine whether such waiver clauses allow them to order measures of constraint against the property of foreign States on their territory, including the property held on its behalf by a central bank. At the origin of this arrêt is an agreement signed in 1993 pursuant to which the Republic of the Congo (the Congo) definitively and irrevocably waived all immunity from execution in favor of company Commissions Import-Export (Commisimpex). The company obtained years later, in 2000 and 2013 respectively, two arbitration awards condemning the Congo to pay it nearly a billion euros. Since the Congo did not proceed to the voluntary satisfaction of this sum, Commisimpex had two seizures carried out against the Congo (the foreign State) in 2016 on the bank accounts opened in the name of the Banque des États de l’Afrique centrale (the central bank) with the Ministry of Economy and Finance (the seized third party). Through its legal agent, the Ministry of Economy and Finance invoked Article L. 153-1 of the Monetary and Financial Code, which came into force in 2005 and whose purpose is ensuring the protection of property held or managed by banks central and monetary authorities on the French territory. In support of its claims, Commisimpex argued that the bank accounts could be subject to measures of constraint based on the Congo’s waiver of its immunity from execution to the benefit of the company. However, the Court of cassation was not seduced by this argument, thus dismissing the appeal. The essence of the judgment of the Court of Cassation is based on the qualification of the protection granted by the first paragraph of Article L. 153-1 (I). The first civil chamber of the Court concluded, first, that States cannot in any case waive the immunities from execution of their property held in France by central banks (II) and, second, that this protection is compatible with Article 6 of the European Convention on Human Rights (ECHR) (III). While the judgment is based on a restrictive interpretation of French law in force, European law and international law, for their part, require France to recognize a State’s waiver of the immunity from execution of its property held by a central bank.
Une pratique répandue dans les conventions conclues entre les sociétés privées et les Etats consiste à inclure une clause de renonciation à l’immunité d’exécution de l’Etat afin d’assurer l’exécution forcée d’une sentence arbitrale prononcée contre ledit Etat. Les tribunaux des Etat du for ont régulièrement eu à déterminer si de telles clauses de renonciation leur permettaient d’ordonner des mesures de contrainte à l’encontre des biens de l’Etat étranger sur leur territoire, incluant ceux détenus pour son compte par une banque centrale. À l’origine du présent arrêt se trouve une convention en date de 1993 au terme duquel la République du Congo (le Congo) renonce définitivement et irrévocablement à toute immunité d’exécution au profit de la société Commissions Import-Export (Commisimpex). La société a obtenu des années plus tard, en 2000 et 2013 respectivement, deux sentences arbitrales condamnant le Congo à lui verser près d’un milliard d’euros. Puisque le Congo n’a pas procédé à la satisfaction volontaire de cette somme, Commisimpex a fait pratiquer en 2016 deux saisies-attributions à l’encontre du Congo (l’Etat étranger) sur les comptes bancaires ouverts au nom de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (la banque centrale) auprès du ministère de l’Economie et des Finances (le tiers saisi). Par le biais de son agent judiciaire, le tiers saisi a invoqué l’article L. 153-1 du Code monétaire et financier, entré en vigueur en 2005, dont l’objet vise à assurer la protection des biens détenus ou gérés par les banques centrales et les autorités monétaires sur le territoire français. Au soutien de ses demandes, Commisimpex a fait valoir que les comptes bancaires pouvaient faire l’objet de mesures de contrainte sur la base de la renonciation du Congo à son immunité d’exécution au profit de la société. La Cour de cassation n’a toutefois pas été séduite par cet argument, rejetant ainsi le pourvoi. L’essence de l’arrêt de la Cour de cassation repose sur la qualification de la protection accordée par le premier alinéa de l’article L. 153-1 (I). La première chambre civile de la Cour conclut, d’une part, que les Etats ne peuvent en aucun cas renoncer aux immunités d’exécution de leurs biens placés en France par les banques centrales (II) et, d’autre part, que cette protection est compatible avec l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) (III). Si l’arrêt se fonde sur une interprétation restrictive du droit français en vigueur, le droit européen et le droit international, quant à eux, imposent à la France de reconnaître la renonciation de l’Etat à l’immunité d’exécution de ses biens détenus par une banque centrale.
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  • HAL Id : halshs-03562310 , version 1

Citer

Jonathan Brosseau. Cour de Cassation (1re Ch. civ.) 12 mai 2021 Société commission Import Export S.A. (Commisimpex) c/ Agent judiciaire de l’Etat : Les États ne sauraient renoncer aux mesures d’exécution sur leurs biens détenus par les banques centrales en France. Revue de l'arbitrage, 2022, 2021 (4), pp.1134-1153. ⟨halshs-03562310⟩

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