À l'heure où l'on célèbre le cinquantième anniversaire de la signature du traité posant les bases du Système antarctique , et alors que l'Arctique éveille de nouvelles convoitises, cet article propose d'interroger l'apparent consensus auquel semble donner lieu la gestion du continent blanc. Il rappelle, en liminaire, que cette concorde succède à une profonde discorde. L'explication à cette évolution est, dans un premier temps, recherchée dans une satisfaction des demandes formulées, en marge des revendications pour un nouvel ordre économique international, au sujet des modalités de son administration. Constatant l'insuffisance des changements apportés en ce sens, il tente, dans un second temps, de montrer que les raisons à l'actuel consensus sont davantage à retrouver dans le moratoire sur toute exploitation minérale mis en place par le protocole de Madrid et dans l'affirmation, subséquente, de la protection de l'environnement comme finalité première de la gestion de l' Antarctique.