Local Currency at Work: The Institutionalisation of the Eusko in the Basque Country
La monnaie locale au travail. L’institutionnalisation de l’eusko au Pays Basque
Résumé
This article shows how a local currency emerges, spreads and becomes institutionalised. In other words, it analyses its social and political production. Based on research within the Euskal Moneta non-profit organisation in the French Basque Country, which manages the “eusko” currency, the article demonstrates that the institutionalization of this alternative currency is the result of intense political effort. This political effort took the form of relational work to build alliances within the Basque autonomist movement, and a symbolic effort to politicise local belonging. The organisation has certainly built a monetary instrument, but more than that, it has sought to create and legitimise (or at least normalise) an institution, in order to disseminate it, including within the field of public action. We thus seek to integrate an analysis in terms of social movements by combining the study of membership networks and channels with that of institutionalisation processes.
Cet article analyse la production sociale et politique d’une monnaie locale. À partir d’une enquête sur la monnaie « eusko » au Pays Basque français, l’article démontre que l’institutionnalisation de cette monnaie alternative relève d’un intense travail politique mené par des acteurs dotés de ressources variées, organisés et capables de mobiliser des réseaux denses. Ce travail politique s’est déployé sous la forme d’un travail relationnel de construction d’alliances dans le mouvement autonomiste basque et d’un travail de cadrage symbolique qui s’est attaché à politiser l’appartenance locale. L’association a certes construit un instrument monétaire mais, plus encore, elle s’est attelée à faire émerger une institution et à la légitimer, ou du moins à la normaliser, en vue de sa diffusion y compris dans le champ de l’action publique. Nous cherchons ainsi à « décloisonner » une analyse en termes de mouvements sociaux en couplant l’étude des filières et réseaux d’adhésion à celle des processus d’institutionnalisation.
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