Local and international trade in the Sahara in French archives from the beginning of the conquest
Résumé
From the beginning of the French conquest, the Sahara trade and the benefits that the French establishments may win were present. Indeed, from 1832, reports or notes written by French staff officers mention the Sahara trade, its exotic products but also the gold arriving with caravans from "the interior of Africa" as well as the organisation of the trade before the conquest. However, it was not until 1844 and the installation of posts in south of the Tlemcen Mountains and on the “Hauts plateaux” that interest in the southern oases became more specific. The 1847 expeditions to the Ksours Mountains brought France into contact with this Saharan world. Daumas' book, Le Sahara algérien in 1845, written on the basis of indirect testimonies, is the first of various notes or reports on the oases, trade roads, products traded or manufactured on the spot, as well as on the agricultural wealth of the Touat Gourara oases and the Saoura valley. Thus, the analysis of these texts provides an overview of the goods exchanged, the plants cultivated for rent or for local alimentation; it also allows us to study the commercial circuits on different scales, the great trade as well as exchanges between the “ksours” themselves or between two Saharan regions. A confrontation of those informations and those we can use for medieval and modern centuries should lead us to draw a more diachronic vision of trade and economy of these regions.
Dès la conquête française, le commerce saharien et les bénéfices que les établissements ou français pourraient en tirer sont présents. En effet, à partir de 1832, des rapports ou notes rédigés par les officiers d’État-Major français font état du commerce saharien, de ses produits exotiques mais également de l’or qui arrive avec les caravanes venues « de l’intérieur de l’Afrique » comme de l’organisation du commerce avant la conquête. Ce n’est toutefois qu’à partir de 1844 et l’installation de postes au sud des Monts de Tlemcen et sur les hauts plateaux que l’intérêt pour les oasis du sud se fera plus précis. Les expéditions de 1847 vers les Mont des Ksours mettront la France en contact avec ce monde saharien. L’ouvrage de Daumas, Le Sahara algérien en 1845 rédigé à partir de témoignages indirects est le premier d’une série d’ouvrages, de notes ou de rapports sur les oasis, les routes du commerce, les produits échangés et ceux fabriqués sur place comme sur la richesse agricole des oasis du Touat Gourara comme de la vallée de la Saoura. Ainsi, l’analyse de ces textes permet un état des lieux des marchandises échangés, des plantes cultivées à des fins de rente ou de consommation vivrière ; elle autorise également une étude des circuits commerciaux à différentes échelles : celle du grand commerce comme celle des échanges entre les ksours eux même ou entre deux régions sahariennes. Une confrontation de ces informations et de celles que nous possédons pour les siècles médiévaux et modernes nous conduira à dégager une vision diachronique du commerce et de l’économie de ces régions.