Le heurt dans le catch ou le plaisir pris aux limites de la fiction
Abstract
In this article, my aim is to reflect upon the features of professional wrestling as a marginal art form. Against the views held by Roland Barthes in a famous article, I argue that the appreciation of pro wrestling is, in part, sadistic, but is not to be understood as the mere search for extreme sensations, but rather as an appreciation that deepens our relation to the sensible world. More precisely, this appreciation has its own specific object, the bump, i.e. the apparition of an actual pain amid a fictional framework, thus prompting a pleasure-inducing play between fact and fiction, which is possible thanks to the permeable fictional structure of pro wrestling. Three kinds of bump are distinguished: the fall, the bruise and the blood.
Cet article propose une réflexion sur la spécificité de cet art en marge qu’est le catch. Prenant le contre-pied du célèbre article de Roland Barthes, son ambition est de penser une part sadique de l’appréciation de cet art qui ne se résume pas à la recherche de sensations fortes, mais qui constitue un véritable approfondissement sensible. L’objet de cette appréciation est le heurt, c’est-à-dire l’irruption d’une douleur factuelle dans un cadre fictionnel, déclenchant un jeu plaisant entre factualité et fictionnalité, rendu possible par la grande perméabilité de la structure fictionnelle du catch. L’article distingue trois types de heurts : la chute, les marques sur le corps et le sang.