Für eine Wissenschaft des Gesellschaftlichen
For a Science of the Social
Pour une science du social
Résumé
What if knowledge was one and indivisible? What if the opposition between exact sciences and social sciences was a dangerous absurdity? The objective of this book, For a Science of the Social, is to demonstrate this. Science is a way of producing true statements, and the social is one of its objects, among others, of equal dignity, but which disciplinary atomization makes it difficult to perceive and conceive as a whole. For this science of the social to be taken seriously, it must begin by affirming the necessity of its object, the social (and not only societies), which is particularly relevant for describing human worlds; it must display the same epistemological ambition as all the other sciences, on the theoretical level as well as on the level of observation and data collection; it must not give in to the temptation of fragmentation by specialization (economic, religious, political), on which the disciplines (economics, sociology, geography, history, etc.) prosper. It must show its explanatory and prospective efficiency, especially concerning the meaning of social professions.
Why didn't we leave Notre-Dame in ruins after the fire of 2019? How do we set the price of land? How are children not adults? The answers to all these questions are always the result of social processes and changes that can be described and made explicit. But this can only be done at the price of the emergence of a unified science of the social, including in the face of political power. An autonomous science of the social, not fragmented into "human and social sciences" but without taking the form of a new discipline that would mean giving up on changing the modes of parcelling out knowledge, but by favoring disciplinary transgressions. So a science of the social that thinks together various angles of approach instead of piling them up. For these two pitfalls of heteronomy and disciplinaryization are not only what hinders the science of the social (dismembered into "human and social sciences" subject to external agendas) but also science as a whole, fragmented, specialized, programmed, monetized, and whose capacity for discovery is thus mutilated. This book is the proof that it is possible.
Dulac is a collective of researchers whose goal is to contribute to the post-disciplinary unification of the science of the social.
Et si la connaissance était une et indivisible ? Et si l’opposition entre sciences exactes et sciences sociales était une dangereuse absurdité ? L’objectif de ce livre, Pour une science du social, est de le démontrer. La science est une manière de produire des énoncés vrais, et le social est un de ses objets, parmi d’autres, d’une dignité égale, mais que l’atomisation disciplinaire rend difficile à percevoir et à concevoir comme un tout. Pour que cette science du social soit prise au sérieux, elle doit commencer par affirmer la nécessité de son objet, le social (et pas seulement les sociétés), particulièrement pertinent pour décrire les mondes humains ; elle doit afficher la même ambition épistémologique que toutes les autres sciences, sur le plan théorique comme sur celui de l’observation et de la collecte des données ; elle ne doit pas céder à la tentation de la fragmentation par spécialisation (économique, religieux, politique), sur laquelle prospèrent les disciplines (économie, sociologie, géographie, histoire, etc.) ; elle doit montrer son efficacité à la fois explicative et prospective, notamment concernant le sens des métiers du social.
Pourquoi n’avons-nous pas laissé Notre-Dame en ruines après l’incendie de 2019 ? Comment fixe-t-on le prix du sol ? En quoi les enfants ne sont-ils pas des adultes ? Les réponses à toutes ces questions sont toujours le résultat de processus et de changements sociaux que l’on peut décrire et expliciter. Mais cela ne peut se faire qu’au prix de l’émergence d’une science du social unifiée, y compris face au pouvoir politique. Une science du social autonome, non fragmentée en « sciences humaines et sociales » mais sans pour autant prendre la forme d’une nouvelle discipline qui reviendrait à renoncer à changer les modes de parcellisation du savoir, mais en favorisant les transgressions disciplinaires. Donc une science du social qui pense ensemble divers angles d’approche au lieu de les empiler. Car ces deux écueils de l’hétéronomie et de la disciplinarisation sont non seulement ce qui entrave la science du social (démembrée en « sciences humaines et sociales » soumises à des agendas extérieurs) mais aussi la science dans son ensemble, fragmentée, spécialisée, programmée, rentabilisée, et dont la capacité de découverte est donc mutilée. Ce livre est la preuve que c’est possible.
Dulac est un collectif de chercheurs qui s’est donné pour objectif de contribuer à l’unification post-disciplinaire de la science du social.