Le sur-tourisme a été défini par l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies comme « l'impact du tourisme sur une destination, ou des parties de celle-ci, qui influence de manière excessive la qualité de vie perçue des citoyens et/ou la qualité des expériences des visiteurs de manière négative.» (UNWTO, 2018). En bref, on peut parler de sur-tourisme lorsque trop de visiteurs se concentre sur un même lieu et transforme une expérience positive en cauchemar où le tourisme n’est plus supportable. Le terme n'est utilisé fréquemment que depuis 2015, mais il est désormais l'expression la plus couramment utilisée pour décrire les impacts négatifs attribués au tourisme (Koens et al., 2018). La crise sanitaire liée au Covid-19 (OCDE, 2021) et le dérèglement climatique de ces dernières années (ATD, 2020) ont conduit à s’interroger sur les modèles traditionnels du management du tourisme. La question de savoir s’il faut chercher à reproduire « à l’avenir » ce qui existait « auparavant » se pose. Il nous semble possible de répondre par la négative. En effet, il apparaît que l’émergence d’un autre tourisme n’est pas incompatible avec les exigences de croissance économique. Le caractère touristique d’un lieu n’est pas immuable. Si c’est un objectif à rechercher, toutes les dimensions du patrimoine peuvent être mobilisées dans le cadre d’une valorisation touristique, tout en veillant au respect de l’environnement et de la qualité de vie des populations locales. Ce mouvement en faveur d’une valeur expérientielle mémorable pour les touristes et respectueuses pour les parties prenantes est aujourd’hui du moins accompagné, voire impulsé, par les techniques modernes de management appliquées au tourisme ; à condition toutefois d’arriver à modifier profondément les comportements, notamment grâce à une nouvelle forme de communication.