"Ethnomusicologie et historicité du monde arabe"
Résumé
Une approche anthropologique et ethnomusicologique de la musique savante dans les grandes villes du monde arabe ne peut éviter de faire le détour par une approche historique remettant les pratiques et les formes musicales dans le contexte social, culturel et politique de leur émergence à l’époque moderne. On est d’abord confronté au face-à-face culturel et musical entre l’Orient et l’Europe, entre le XIXe et le XXe siècle pendant la période coloniale. Cette approche nous est également imposée par l’émergence de nouveaux corpus d’archives sonores qui sont désormais accessibles (Bibliothèque Nationale de France, fondation AMAR au Liban, Centre Najmat Ezzohra à Tunis, nombreux sites internet arabophones plus ou moins professionnels). Parallèlement, de nombreuses archives écrites ont commencé à être exploitées, notamment des archives coloniales (Maroc, Algérie) et des archives d’acteurs, musiciens et compositeurs (Palestine, Egypte, Liban). L’exploitation de ces corpus, qui n’est qu’à ses début, conduira immanquablement à une nouvelle historicisation des musiques du Proche Orient, notamment celle des mémoires partagées des communautés séparées et déplacées par l’histoire politique (juifs du monde arabe, Palestiniens, réfugiés postérieurs aux révolutions arabes).
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