Depuis les révoltes arabes, une dynamique langagière, patente et active, touchant l’arabe standard moderne (ASM), al-fuṣḥā al- ḥadīṯa, et les dialectes, s’est instaurée dans les textes et les discours. Les situations de violence et d’affrontement que connaissent les sociétés arabes depuis 2010 ont été le terreau fertile d’une créativité langagière. Les ruptures politiques entraînent des mutations dans les pratiques langagières du discours politique et général. Face à ce contexte d’extrême bouleversement quasi généralisé dans le monde arabe, l’arabe connait des évolutions sans précédent. Les discours politiques, les réseaux sociaux, les médias, tout comme les slogans brandis ici et là, en sont les principaux témoins. Cette étude entend mettre en lumière l’impact du Printemps arabe tant sur le discours politique que sur la langue d’usage commun, et ses retentissements sur la créativité linguistique (grammaticale, morphologique et lexicale) produite par l’émeute elle-même, tous camps confondus, touchant indifféremment l’écrit comme l’oral. L'étude s’intéresse en premier lieu au contexte socio-politico-linguistiqueet à la variation linguistique en usage. Dans un second temps, la focale sera mise sur les innovations linguistiques (lexicales,syntaxiques et morphologiques) par le biais du contact de langues et en lien avec l’ouverture au monde (notamment à l’Occident) des sociétés arabes. Ce qui permettra de mettre en valeur l’évolution lexico-sémantique de l’arabe ainsi que la constitution d’un lexique nouveau, dans des contextes variés, mais intra-arabes.