Le site de Vergisson IV, fouillé de 1957 à 1962 par J. Combier, est une petite grotte où des occupations humaines, principalement attribuées au Paléolithique moyen (SIM 3-4), ont été mises en évidence. Des analyses archéozoologiques, taphonomiques et paléontologiques ont été menées sur les restes de Renne, qui est le taxon qui domine l’assemblage faunique. Les objectifs étaient de mieux appréhender la composition des populations de Renne de la séquence tout en mettant en évidence les agents accumulateurs ayant participé à l’accumulation. Enfin, il était nécessaire de préciser les comportements de subsistance des Néandertaliens ainsi que les types d’occupations humaines pouvant être mises en évidence à Vergisson IV. Ce travail s’inscrivait dans la continuité d’une étude qui avait permis d’obtenir, à partir d’une approche paléontologique du Renne, des premiers résultats biochronologiques et paléoécologiques. Les surfaces osseuses présentent un nombre important de modifications par les carnivores, témoignant de leur implication comme agent destructeur et/ou accumulateur. D’après la taille de ces marques, il est probable que de petits et moyens carnivores, de type canidés, soient les taxons ayant eu le plus d’impact sur l’assemblage. Des traces d’activité anthropique correspondant principalement à des actions de décharnements et désarticulations ont été également mises en évidence. Des indices d’exploitation de la moelle ont été observés à travers les quelques impacts de percussion anthropique et les nombreuses fractures sur os frais enregistrées sur les os longs. D’après les indices de saisonnalité, les Renne auraient été abattus durant l’automne, la fin de l’hiver-printemps et le printemps. L’analyse taphonomique a pu confirmer l’hypothèse d’une occupation mixte (Homme-Carnivore) du site. L’hypothèse qu’à Vergisson IV les occupations aient été des haltes de chasses régulières en alternance avec la venue de petits et moyens carnivores a pu être proposée.