Le concours des Ptoia à l’époque hellénistique : une affaire civique, pambéotienne, fédérale ou panhellénique ?
Résumé
The confederations of the Greek world included on their territory various sanctuaries which the traditional classification generally divides into local and federal sanctuaries. Boeotia is no exception to this rule, as can be seen from the distinction made for the three federal sanctuaries considered “official”: the sanctuaries of Poseidon Onchestios, Athena Alalkomeneia and Athena Itônia, where the documents relating to the koinon were displayed. However, certain Boeotian hiera fall outside this rigid classification, as they pertain to several levels simultaneously: civic, Pambeotian and even federal in some respects, not to mention a panhellenic dimension. This is the case of the sanctuary of Apollo Ptoios on the territory of the city of Akraiphia, where the Hellenistic koinon plays an important role in the organization of the Ptoia contest. We follow here the different stages of development of this competition, with the first attestations in 221/220 BC, then the revival of the years 120-110 at a time when the koinon no longer existed but when the organizing city, Akraiphia, sought to renew links with its sister cities by invoking their syngeneia, and finally in the middle of the 1st century BC, with the restoration of the koinon, especially in its territorial structure into districts. Specifically, a very damaged decree from Haliartos (end of the 3rd c.) is re-read here (SEG 32, 456): are eliminated the mention of “horsemen” and thus the idea of a horse race at the Ptoia to show that it is only a question of sacrifices in this inscription.
Les confédérations du monde grec comprenaient sur leur territoire différents sanctuaires que la classification traditionnelle partage généralement en sanctuaires locaux et sanctuaires fédéraux. La Béotie n’échappe pas à cette règle, comme le montre la distinction opérée pour les trois sanctuaires fédéraux considérés comme « officiels » : celui de Poséidon Onchestios, celui d’Athéna Alalkomeneia et celui d’Athéna Itônia, où étaient affichés les documents relatifs au koinon. Pourtant, certains hiera béotiens échappent à cette classification rigide, car ils relèvent de plusieurs niveaux simultanément : civique, pambéotien voire fédéral à certains égards, sans oublier une dimension panhellénique. C’est le cas du sanctuaire d’Apollon Ptoios sur le territoire de la cité d’Akraiphia, où l’on voit le koinon hellénistique jouer un rôle important dans l’organisation du concours des Ptoia. On suit ici les différentes étapes du développement de ce concours, avec les premières attestations en 221/220 av. J.-C., puis le renouveau des années 120-110 à une époque où le koinon n’existe plus mais où la cité organisatrice, Akraiphia, cherche à renouer des liens avec ses cités-sœurs en invoquant leur syngeneia, et enfin au milieu du ier s. av. J.-C., avec la restauration du koinon notamment dans sa structure territoriale en districts. On relit ici en particulier un décret d’Haliarte de la fin du iii e s. (SEG 32, 456) très abîmé, d’où l’on élimine la mention de « cavaliers » et donc l’idée d’une épreuve hippique aux Ptoia pour montrer qu’il n’est question dans cette inscription que de sacrifices.