Dans un contexte marqué par la performance et la comparaison émergent des dispositifs de classement qui ont trouvé une résonance singulière dans le sport compétitif de haut niveau. À partir d’enquêtes au sein de l’escrime et du judo, cette analyse propose une description de régimes réputationnels – l’un qualifié de « local de l’expérience », l’autre labellisé « global de la performance » – puis une discussion des effets de leur télescopage déployés sur l’horizon temporel de ce travail d’étalonnage. Ainsi, ces deux sports, comme d’autres disciplines olympiques, donnent à voir un glissement d’une réputation fondée sur l’expérience, forgeant des compétences reconnues à l’intérieur de ces espaces par des connexions interpersonnelles, offrant la possibilité de « se faire un nom » selon une circulation bottom-up vers un régime alternatif adossé à des métrologies standardisées, condensant des performances rapidement obsolètes mais autorisant visibilité et publicité globales assurées par des nombres déferlant selon une logique top-down.