Pratiques funéraires des nécropoles laténiennes en Bohême et en Moravie, République tchèque
Résumé
In Bohemia, the western part of the Czech Republic, existing research has emphasized the significance of the traditional cremation ritual for graves in mounds and simpler flat burial grounds at the beginning of the La Tène civilization during the 5th century BC. Present-day research "complicates" this pattern significantly, thanks to the discovery of the inhumation burials differing substantially from the flat inhumation burials of the 4th-3rd centuries BC. The constant lack of pottery in these younger graves, the position of the corpse facing north, the absence of signs showing the individual’s profession, the importance of their statutory status, are elements showing a continuity in Bohemia despite certain changes reflecting the dynamics of social development during the 3rd century BC and probable interregional contacts, up to the appearance of the Oppida Civilisation between the fourth and third quarters of the 2nd century BC. The interregional contacts during 4th-3rd centuries BC, connected with the adoption of certain elements of the material and spiritual culture, specifically visible in the funeral rites (cremation, deposition of pottery, presence of animal bones and possibly tools) exist also in the east of Bohemia in Moravia, thus serving as a linkbetween between Bohemia and the regions of the Carpathian Basin. It is also true that in Bohemia and Moravia the type of the burial rites from the second half of the 2nd century BC to the middle of the 1st century BC are unknown because of a radical change corresponding to the appearance of the Oppida Civilization.
En Bohême, dans la partie occidentale de la République tchèque, la recherche existante soulignait jusqu’ici l’importance du rite funéraire traditionnel d’incinération dans les sépultures tumulaires et les sépultures plates plus modestes au début de la civilisation laténienne au Ve siècle av. J.-C. La recherche actuelle « complique » nettement ce schéma suite à la découverte des premières tombes à inhumation, qui diffèrent considérablement des tombes plates à inhumation des IVe–IIIe siècles av. J.-C. La constance de ces dernières, de l’absence de céramique, d’inhumations dont la tête est orientée vers le nord, du manque d’attributs professionnels des défunts, et l’importance des insignes de leur statut survit en Bohême malgré certaines modifications reflétant une dynamique du développement social pendant le IIIe siècle ainsi que des contacts interrégionaux vraisemblables jusqu’à la période de l’avènement de la civilisation des oppida à la charnière du quatrième et troisième quart du IIe siècle av. J.-C. Ces contacts interrégionaux visibles dans certains éléments de la culture matérielle et spirituelle, et plus concrètement dans le domaine du rite funéraire (incinération, déposition de céramique, d’ossements animaux et éventuellement des instruments) sont perceptibles dans les sépultures en Moravie, c’est-à-dire à l’est de la Bohême. Ils constituent ainsi un pont entre la Bohême et les régions du soi-disant bassin carpatique. De même, en Bohême et en Moravie, le mode du rite funéraire nous échappe totalement depuis la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. jusqu’au Ier siècle av. J.-C. du fait d’une modification profonde, liée à l’avènement de la civilisation des oppida.
