Craft industries at Bourges (Cher ) in the late 6th and 5th centuries BC
Les activités artisanales de la fin du VIe et du Ve s. av. J.-C. attestées sur le site de Bourges (Cher)
Résumé
Excavations at Bourges over the last 25 years have revealed numerous traces of craft activities in the form of structures, artefacts and waste products. Discoveries have been made in a sector which extends over some 4 km on the east, south-east and south of the princely centre, as well as on the central promontory itself The structures interpreted as workshops are flat-bottomed negative features. These are known from Port Sec Sud, where they occur at a very low density; contrastingly, at Saint-Martin des Champs they seem to be more tightly-packed and apparently occur on a fairly-regular grid. The presence of a range of crafts is recognized primarily from the artefacts and the production waste recovered from the back-fills of features. In situ occupation horizons have yet to be found. A catalogue of the best-attested specialized activities is presented: these include ceramic production, the working of animal bone and horn and of «lignite », and metallurgy (both copper alloys and iron). Distributional evidence does not allow the identification of specialised quarters for particular industries, although significant variations are noted between different sites around Bourges. Analyses of production and exchange of both manufactured goods and primary materials set the Bourges evidence into a time frame during which other important sites (e.g. Bragny-sur-Saône and Vaise at Lyon) also show evidence for the emergence of specialist activities and the development of both local and long distance trade networks. This allows us to consider the status of craftworkers in the late 6th and 5th centuries BC in the context of the princely centres.
Les fouilles archéologiques de ces vingt-cinq dernières années réalisées sur le site de Bourges ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges d’activités artisanales sous la forme de structures, de mobilier et de déchets. Ces données ont été recueillies dans une zone de 4 km en périphérie est et sud/sud-est du centre « princier », et des indices témoignent également d’une production sur l’éperon central. Les structures interprétées comme des ateliers sont des fosses à fond plat. À Port Sec Sud la répartition des structures révèle une faible densité. À Saint-Martin des Champs les fosses apparaissent peut-être plus denses et organisées selon une trame régulière. L’identification des activités artisanales repose principalement à ce jour sur l’analyse du mobilier et des déchets de production découverts dans le remblai détritique qui comble les fosses après leur désaffection. Aucun niveau d’occupation n’a été conservé. Nous présentons un catalogue des indices matériels des activités artisanales spécialisées les mieux attestées, témoignant d’une activité potière, du travail des matières dures animales, du « lignite », de la métallurgie du fer et des alliages cuivreux. La répartition des vestiges ne permet pas d’identifier des «quartiers » spécialisés, mais nous pouvons relever des variations importantes selon les gisements. L’analyse de la production et de la diffusion des produits manufacturés et des matières premières s’inscrit dans une période où d’autres sites majeurs (Bragny-sur-Saône, Vaise en périphérie de Lyon) témoignent également de l’émergence d’activités spécialisées et d’un réseau commercial à courte et longue distance, et nous permet d’appréhender le statut des artisans de la fin du VIe et du Ve siècles av. J.-C. dans le contexte des centres « princiers ».
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