L’objet de ce chapitre est de comprendre et discuter une thèse de Sartre, essentiellement présentée dans le chapitre 2 de la première partie de L’Être et le Néant : La mauvaise foi n’est pas un état. La question principale est de déterminer si la mauvaise foi est une condition, ou un état, ou encore une conduite. Que veut dire Sartre par « pouvoir être de mauvaise foi » ?S’agit-il d’un pouvoir être qui est toujours ordinairement réalisé ? S’agit-il d’un pouvoir être qui serait aussi un pouvoir ne pas être de mauvaise foi, une sorte de faculté nue, de sorte que la mauvaise foi pourrait être en position « marche » ou en position « arrêt » selon les divers moments, les diverses situations, les divers individus ? S’agit-il d’un pouvoir être de mauvaise foi en un autre sens, une sorte de tendance ou de disposition à adopter des conduites de mauvaise foi ? C’est cette dernière piste que nous allons explorer, en dialoguant avec Sartre.