Parmi les courants musicaux apparus après 1945, le spectralisme a été celui dont les fondements théoriques, les techniques d’écriture et les sources d’inspiration ont été le plus fécondés par les recherches en acoustique, en psychoacoustique et en perception de la musique. Les questionnements musicaux de Michaël Levinas, comme ceux de Grisey, Murail, Dufourt, Saariaho, Hurel, Dalbavie, Maresz et d’autres, se sont nourris de notions telles que spectre, transitoires, résonance, battements, sons de combinaison, inharmonicité, rugosité, seuil perceptif, masquage, effet Doppler, etc. Cependant, s’il partage avec ses collègues ce socle de connaissances, elles ne l’ont pas conduit aux mêmes solutions compositionnelles. Levinas a notamment développé dans ses oeuvres récentes des techniques d’écriture pour produire des paradoxes auditifs tels que des pseudo-effets Doppler, des polyphonies paradoxales, des mouvements de giration ou de spirale infinie. Cette communication se focalisera sur l’écriture texturale du compositeur en montrant comment ces techniques sont mises au service d’une poétique et d’une esthétique musicale uniques.