Cette communication porte sur les luttes des syndicats des vendeurs de marché à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Kinshasa (Congo) à partir de 2011 face à ce qu’ils considèrent comme une « concurrence déloyale » des maisons de commerce de gros et de demi-gros. Nous interrogerons les expressions locales de la mobilisation collective et nous décrirons les stratégies d'engagement des syndicats dans le débat juridique visant à résoudre le problème. Ces stratégies, basées au départ sur un plaidoyer, s’appuient sur la médiatisation et la dénonciation dans le cas de Ouagadougou, et sur des marches de protestation, des grèves et des fermetures des marchés dans le cas de Kinshasa. Le choix de la cible marque également une différence, car à Kinshasa, les syndicats ont choisi de lutter contre l’exercice du petit commerce par les commerçants de « nationalité étrangère » qui est interdit par la loi, en ciblant principalement des commerçants indo-pakistanais, libanais ou chinois qui tiennent les maisons de commerce de gros et de demi-gros. En revanche, à Ouagadougou, les commerçants « étrangers » ne sont pas expressément désignés comme la cible, même si l’on sait bien que ce sont eux qui tiennent la plupart des maisons de commerce de gros et de demi-gros. Dans les deux cas, le bilan de ces mobilisations est bien mitigé.