Résumé = La Française des jeux (FDJ) vient de publier son bilan 2022. L’opérateur contribue à̀ la richesse nationale à hauteur de 6,5 milliards d’euros (0,25 % du PIB). Plus de 20 milliards ont été joués par les Français ; 14,09 milliards reversés aux gagnants. Le taux de retour aux joueurs (TRJ)se monte à 68,4%. La doxa du jeu pathologie maladie milite pour faire baisser ce taux de redistribution qui « serait » facteur d’addiction, notamment Jean-Michel COSTES, addictologue membre du collège de l’ANJ. Mais l’étude qu’il a réalisée (« Taux de retour au joueur, addiction et blanchiment », Observatoire des jeux mai 2012)ne confirme pas cette corrélation et sa conclusion pose un sérieux problème épistémologique. « La littérature scientifique n’apporte pas de preuves définitives sur le lien existant entre TRJ élevé et addiction, non parce que ce lien est inexistant mais parce que sa mise en évidence est très difficile, voire impossible à démontrer sur le plan méthodologique. L’argument de l’absence de démonstration scientifique formelle ne permet pas néanmoins de remettre en cause la possible existence de ce lien. »( Ibid Costes page 13) REDUCTIO AD ABSURDUM Le Produit brut des jeux (PBJ) (mises – gains des joueurs) se monte à 6,51 milliards (+8,7 %) le Produit net des jeux (PNJ) (PBJ – prélèvements publics) à 2,3 milliards (+8,5 %.) En 2022 il y a eu 4,14 milliards de prélèvements publics. La FDJ a pérennisé 55 300 emplois dans son réseau de proximité de 30 000 points de vente, dont 22 000 dans les bars-tabacs-presse. 965 millions ont été versés aux détaillants. Tout en renouant avec l’histoire des loteries la FDJ contribue à renover le patrimoine français en péril avec la loterie Mission Patrimoine et le jeu de grattage au nom éponyme. En 2022 ce jeu citoyen a versé 26 millions d’euros à la Fondation du Patrimoine. Au final les résultats 2022 de la FDJ sont bons même si quelques bémols inquiétants apparaissent notamment dans le e.gambling au I° semestre 2022. Mais qu’en sera-t-il quand la kyrielle des mesures liberticides - imposées par l’Autorité nationale des jeux, sous la domination de la doxa du jeu pathologie maladie - commenceront à faire leurs effets ? Les dernières « décisions » de l’ANJ contre la FDJ pour censurer sa stratégie commerciale 2023 apparaissent surprenantes. Elle accuse l’opérateur - alors que c’est sa raison d’être - d’avoir une « stratégie offensive de promotion de loteries destinée à recruter un nombre élevé de nouveaux joueurs et à faire de la loterie un produit de consommation courante (..) en proposant de « bonnes affaires » et la mise en avant des jackpots et de slogans accrocheurs comme «une pluie de millionnaires » Précédemment le jeu Mission Patrimoine a été sanctionné par le régulateur. Dans son collège du 19 mai 2022 il censure deux messages « que la FDJ ne pourra plus mentionner sur les tickets de grattage et dans la communication commerciale qui accompagne ce jeu » Dernièrement l’ANJ a également accusé l’opérateur « d’avoir une stratégie promotionnelle axée sur la « contribution sociétale du groupe », ce qui comporte le risque d’encourager la pratique des jeux d’argent en installant un lien direct entre la consommation de ses jeux et une cause d’intérêt général, de nature à banaliser ou généraliser la pratique du jeu ». Isabelle FALQUE PIERROTIN pour justifier ces mesures autocratiques ( notamment les oukases et censures contre les publicités, la campagne contre les paris sportifs)parle de « responsabilité ». Mais la présidente de l’ANJ semble prise dans une escalade liberticide qui n’aura pas de fin si elle continue de suivre l’idéologie sanitaire de la doxa du jeu pathologie maladie. Une politique thérapeutique ne constitue pas une politique des jeux. Comme l’affirme La lettre A - le quotidien de l’influence et des pouvoirs (11/6/2021) Isabelle FAULQUE PIERROTIN et sa « garde rapprochée » cherchent « à affirmer ses pouvoirs et à muscler la mission de l’ANJ ». Mais l’ex Présidente de la CNIL devra aussi faire preuve de concorde, si elle ne veut pas que la guerre qu’elle a déclenchée contre les jeux d’argent, contre les opérateurs, contre les joueurs, se transforme en une bérézina qui serait destructrice pour l’économie ludique nationale. Elle pourrait s’inspirer « des hommes de la renaissance qui « avaient parfaitement compris l’importance du jeu dans le comportement humain et la manière raisonnable de s’en accommoder ». (G.DESCOTILS et JC GUILBERT : « Le grand livre des loteries : histoire des jeux de hasard et France » L’Archipel, 1993,157 pages, citation pages 18,20)