Dans le cadre du projet REALang, un premier test de reconnaissance et d’explication métalinguistique de l’adjectif proposé à des élèves de 10-11 ans a montré qu'ils possèdent des connaissances très rudimentaires sur cette notion, et que leurs critères définitoires laissent ouverte l'a possibilité d'une importante surgénéralisation. La faible utilisation du métalangage par les élèves est compensée par la production d’exemples où la conceptualisation de l’adjectif reste toutefois faible. Certains appliquent des manipulations syntaxiques, mais sans se soucier de la grammaticalité de la phrase ni des critères de jugement pragmatiques. Si l’analyse permet d’élaborer une cartographie assez précise de la conceptualisation de l’adjectif chez les élèves, il est nécessaire de se pencher parallèlement sur le savoir enseignant. Un second test de reconnaissance et d’explication métalinguistique de la notion d’adjectif a été proposé à des étudiants en Master Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation : 117 débutant leur formation et 79 l’achevant. Le test de reconnaissance présente des constructions prédicatives adjectivales à partir d’un participe passé. Parce qu’elles sont très proches d’une construction passive, elles complexifient l’identification. Le pourcentage d’étudiants ayant souligné ce type d’adjectifs est faible ; leur discours métalinguistique passe sous silence ces constructions et rend peu visible l’articulation entre construction attributive et passivation. Face à ce constat, une réflexion sur l’ingénierie didactique de l’adjectif en formation s’impose.