Dans Notes marocaines d'un soldat (1923), le jeune diplômé de lettres Ernesto Giménez Caballero témoigne de son service militaire de dix-sept mois, où il observe un décalage entre la faiblesse de l'entreprise coloniale espagnole et les gloires de l'ancien Empire de Charles Quint. Dans pareilles conditions, la guerre n'a rien d'héroïque, le colonisateur tombe souvent au niveau du colonisé qui devient le miroir d'une nation vacillante. La Guerre du Rif reflète et amplifie les failles séculaires de l'Espagne dont la constitution même fut indissociable d'un empire colonial.