Entre multiplication des rapports sur les changements globaux au niveau international et tensions dans le domaine de l’agriculture du fait de phénomènes climatiques, de questions sanitaires et d’enjeux géopolitiques, le début des années 2020 marque un tournant dans la prise en compte des enjeux agri-alimentaires dans le monde. La pandémie de la Covid-19 avec les rayons des magasins qui se vidaient en produits alimentaires de première nécessité sous l’effet de difficultés d’approvisionnement, les scandales alimentaires qui ont défrayé la chronique (bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni, salmonelle dans du chocolat Kinder ou dans certains fromages...), ou les pénuries en huile ou en moutarde liées au conflit entre la Russie et l’Ukraine ont été autant de raisons pour la population de s’interroger sur la production et l’acheminement des matières premières agricoles, remettant l’agriculture et les contraintes de production au centre du débat. De fait, la notion d’agriculture, ensemble des activités transformant les milieux pour la production de denrées animales et végétales, résonne avec force avec celle des changements globaux. Ceux-ci sont définis comme des mutations profondes dans le fonctionnement de la planète, provoquées par des actions souvent localisées dont la multiplication génère des transformations globales, qui touchent les espaces de manière différenciée et décorrélée de la source des changements.