Les êtres humains, les animaux domestiques et les écosystèmes ont tissé, au fil des millénaires, des relations étroites instituant des modes de « coévolution ». Le pastoralisme et ses empreintes paysagères en est un exemple caractéristique. Ces processus évolutifs ont permis l’émergence de populations d’animaux adaptées à leur territoire, identifiées par leurs éleveurs comme telles et liées aux pratiques et aux savoir-faire écologiques. Aujourd'hui, l’industrialisation et la financiarisation des productions animales ou encore le développement des sciences génétiques, amènent à la rupture de ces relations coadaptatives devant l'imposition de modèles toujours plus simplificateurs. Nous assistons ainsi à la déconnection de chaque acteur, humain et non humain, du processus pastoral. Irréversible ?Cet ouvrage qui allie les sciences exactes et les sciences humaines, vise à éclairer la complexité, la diversité et la singularité des liens qui se sont tissés dans le temps long entre éleveurs, animaux domestiques et paysages au sein d'innombrables collectifs : les liaisons pastorales. Prenant acte de la destruction contemporaine de ces relations, les auteurs en analysent les causes. La connaissance fine des mécanismes coévolutifs qui ont permis de cohabiter si longtemps avec les animaux, nous aidera-t-elle à tisser de nouveaux liens avec eux, à l’heure où la violence des changements globaux, écologiques et sociaux, nous impose de réinventer un futur désirable ?