D’un point de vue sociologique, la Polynésie française possède les caractéristiques des sociétés de type « familialiste », au sens où les logiques pratiques et les principes normatifs de la solidarité familiale et de l’attachement à la famille sont prévalents sur les autres types de solidarité et d’attachement social (envers la sphère professionnelle ou citoyenne, par exemple) . À la manière de sociologues qui ont appréhendé la solidarité familiale en la décomposant en domaines distincts concrètement observables , cette communication présente l’intérêt d’une approche empirique et qualitative des solidarités intergénérationnelles en lien avec la vieillesse et la perte d’autonomie, au sein des familles polynésiennes contemporaines. En prenant en compte la diversité des dimensions (morales, économiques et affectives) de ces solidarités, il s’agit d’interroger la manière dont elles sont effectivement vécues par les acteurs (les aidants familiaux ou « aidants feti’i », en particulier) et la façon dont elles orientent les trajectoires de vie. Peut-on, sur cette base, dépasser la dichotomie classique qui fait des solidarités tantôt une ressource, tantôt une contrainte pour les acteurs ? Trois techniques de collecte des données seront mobilisées pour l’analyse : l’étude de cas par entretien approfondi, l’analyse documentaire de dossiers d’enquête sociale (2019 ; 2020) et les focus groups. On conclura en esquissant les contours possibles d’une enquête mixte articulant l’analyse empirique et statistique des solidarités familiales et des dynamiques qui les mettent en tension.