La nécropole de Pépy Ier à Saqqara est connue pour avoir été particulièrement active à la fin de l’Ancien Empire. Les nombreux complexes funéraires de reines ou de princes qui étaient construits autour de la grande pyramide du roi et qui ont été mis au jour par la mission archéologique Franco-suisse témoignent de ce dynamisme. Depuis les premières campagnes de fouilles en 1963 ce sont 9 ensembles de membres de la famille royale ont été découvert. Ces nouveaux cas complètent un petit corpus relativement restreint de constructions contemporaines observées sur des nécropoles de Pépy II et de Téti. Les carriers qui ont exploité le site dès l’antiquité ont malheureusement fait disparaitre de nombreuses structures dont les pyramides en premier lieu. Les sols, qui étaient plus difficiles à atteindre, ont en revanche été mieux préservés si bien que les bases des mur souvent été épargnées. Ainsi malgré l’aspect très ruiné du site les plans de la plupart des complexes funéraires des reines peuvent être restitués avec une relativement bonne précision. La comparaison des ensembles les plus complets met en lumière certains aspects méthodiques de leur conception. Un grand nombre d’indices montrent que les dessins des complexes répondaient à un ensemble de règles bien établies. Il est en effet remarquable de constater que malgré la grande variété de leur composition — les plans sont très différents les uns des autres— les complexes funéraires possèdent des systèmes organisationnels identiques : présence des mêmes espaces qualitatifs et des mêmes principes de progression. Ces observations d’ordre architectural apportent des informations sur les rites journaliers qui s’y déroulaient mais aident par ailleurs à mieux comprendre le système de pensée des bâtisseurs. Il est d’autre part intéressant de constater que le caractère normatif n’était pas restreint aux questions programmatiques puisqu’il concernait également les aspects constructifs des ces complexes.