Les 16 et 17 mars 2018, Jean Gayon (1949-2018), alors président de la Société d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie, présidait à Lausanne le colloque thématique « Le normal et le pathologique : des catégories périmées ? » qu’il coorganisait avec le professeur Vincent Barras, de l’Institut des humanités en médecine (IHM) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv). Le professeur Jean Gayon mourut quelques semaines plus tard, le 28 avril 2018, des suites d’une longue et pénible maladie qu’il a supportée avec le courage et la persévérance, et je dirai avec le stoïcisme, dans toute la noblesse de ce terme, qu’on lui connaît. Ce volume est un hommage à sa mémoire et à son œuvre, en reconnaissance de son enseignement et du rôle primordial qu’il a joué en histoire et philosophie de la biologie et de la médecine en France durant de nombreuses années. La contribution de Pierre-Olivier Méthot (Épilogue) qui clôt ce volume revient sur le parcours intellectuel de Jean Gayon, sur ses années de formation en France et aux États-Unis, ainsi que sur son rapport intellectuel à Georges Canguilhem. Parmi les contributeurs à cet ouvrage, la plupart reconnaissent un vénérable maître en Jean Gayon et s’inscrivent à sa suite, dans sa perspective spécifique concernant l’histoire philosophique des sciences de la vie et de la médecine. Cette perspective est elle-même située dans le courant de pensée initié par de grands philosophes et historiens des sciences et de la médecine, tels que Georges Canguilhem (1904-1995) ou François Dagognet (1924-2015).