Ancient Iberia and the Gatekeepers of the Caucasus
Résumé
Despite their many geographical approximations, ancient authors were aware of the important place held by Caucasian Gates in the strategic device to ensure the security of territories located south of the isthmus between Black Sea and Caspian, as Pliny the Elder resumed in an evocating sentence: “in this place, gates kept the world closed” (ibi loci terrarum orbe portis discluso). From the Hellenistic period to the 6th century CE, Darial pass was associated with the kingdom of Iberia whose capital, Armazi, was situated on an extension of the trade route that connected the Caucasian Gates to the corridor of Kura River, through the valley of Aragvi. Several sources from different origins and times establish that at least one fortress kept this Darial pass. The Iberian kings, gatekeepers of Central Caucasia, thus had a formidable strategic leverage for the conduct of their geopolitical designs. The opening of Caucasian Gates to Alano-Sarmatian forces of the north appeared as a terrible hazard in the eyes of other powers in South Caucasia and beyond. The Roman-Persian rivalries for the control of Southern Caucasia running through Late Antiquity gradually led the Roman and Iranian rulers to strengthen their direct presence in these territories, engaging also together in a cooperation for supervising Darial. The political weakening which resulted from this loss of territorial control explains likely the disappearance of the Iberian royal power during the sixth century CE.
Malgré leurs nombreuses approximations géographiques, les auteurs antiques étaient conscients de la place importante qu’occupaient les Portes du Caucase dans le dispositif stratégique visant à assurer la sécurité des territoires situés au sud de l’isthme entre mer Noire et Caspienne, comme le résume Pline l’Ancien dans une phrase évocatrice : « à cet endroit, des portes tenaient le monde fermé » (ibi loci terrarum orbe portis discluso). De la période hellénistique au VIe siècle de notre ère, le col de Darial était associé au royaume d'Ibérie dont la capitale, Armazi, était située sur un prolongement de la route commerciale qui reliait les portes du Caucase au couloir de la rivière Koura, à travers la vallée de l'Aragvi. Plusieurs sources d'origines et d'époques différentes établissent qu'au moins une forteresse gardait ce col du Darial. Les rois ibères, gardiens du Caucase central, disposaient ainsi d’un formidable levier stratégique pour la conduite de leurs desseins géopolitiques. L’ouverture des portes du Caucase aux forces alano-sarmates du nord apparaissait comme un terrible danger aux yeux des autres puissances du Caucase du Sud et au-delà. Les rivalités romaines et perses pour le contrôle du Caucase du Sud qui traversèrent l'Antiquité tardive conduisirent progressivement les dirigeants romains et iraniens à renforcer leur présence directe sur ces territoires, s'engageant également ensemble dans une coopération pour le contrôle de Darial. L'affaiblissement politique résultant de cette perte de contrôle territorial explique probablement la disparition du pouvoir royal ibère au cours du VIe siècle de notre ère.
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