For a universal in the field
Pour un universel de terrain
Résumé
The social studies of science often appear as the expression of a fundamental constructivism and relativism. Here, we show that such apparently radical undertakings as Isabelle Stengers' "Cosmopolitics" and Bruno Latour's "Politics of Nature" can hardly do without a relationship with the outside world: different regimes of objectivity are apprehended through descriptions of the variety of sciences or analysis of the various states of a single science. From this point of view, all knowledge practices have a realist dimension and a universal scope. The problem is that realism almost always defends an a priori conception of the universal. At equal distance from constructivist relativism and a priori realism, we defend the thesis of learning the universal in the field.
Les études sociales des sciences apparaissent souvent comme l'expression d'un constructivisme et d'une relativisme fonciers. On montre ici que des entreprises en apparence aussi radicales que les "Cosmopolitiques" d'Isabelle Stengers et les "Politiques de la nature" de Bruno Latour peuvent difficilement faire l'économie d'un rapport au dehors: ce sont différents régimes d'objectivité qui sont appréhendés à travers les descriptions de la variété des sciences ou l'analyse des divers états d'une seule et même science. De ce point de vue, toutes les pratiques de connaissance ont une dimension réaliste et une portée universelle. Le problème est que le réalisme défend presque toujours une conception a prioriste de l'universel. A égale distance d'un relativisme constructiviste et d'un réalisme a priori, on défend ici la thèse d'un apprentissage de l'universel sur le terrain.