La notion de souveraineté revient en force dans le débat public en réaction à la mondialisation. En quoi l'affirmation de la souveraineté pourrait-elle (ou non) être un moyen pour le peuple de se réapproprier son destin commun ? C'est à questionner le concept de souveraineté populaire que cet ouvrage entend s'atteler. Dans le cadre des démocraties libérales qui sont les nôtres, la souveraineté populaire se réduit souvent au seul vote majoritaire visant à déléguer notre pouvoir à des représentants. Dès lors la souveraineté populaire se limiterait à une forme de renonciation à l'exercice direct du pouvoir. Mais cela n'est-il pas une atteinte illégitime au pouvoir du peuple ? De façon générale, limiter le pouvoir politique du peuple est-il une violation de sa souveraineté ? À moins que la limitation du pouvoir populaire (au nom des droits fondamentaux de l'individu, des compétences ou de tout autre élément constitutionnel) ne soit constitutif de la protection du peuple contre lui-même ? Autant de questions que le présent ouvrage s'attache à développer et à instruire en rappelant les importants débats historiques qu'elles ont soulevées.