Communication et propagande partout, journalisme nulle part
Résumé
Les principes qui fondent la déontologie du métier de journaliste sont notamment énoncés dans la Déclaration de Munich, adoptée en 1971 par les syndicats de journalistes des six pays composant alors le marché commun européen. Ces principes doivent « primer toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics ». Dans le détail, il est notamment affirmé dix devoirs de « tout journaliste digne de ce nom », parmi lesquels la défense de « la liberté de l’information, du commentaire et de la critique », le fait de « ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations », le « respect de la vie privée des personnes », la rectification de « toute information qui se révèle inexacte », l’interdiction de « la diffamation et des accusations sans fondement » et le fait de « ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ». Pourtant, force est de constater que, durant les plus de deux ans et demi qu’a duré la crise sanitaire, nombre de journalistes de l’audiovisuel et de la presse écrite ont fréquemment dérogé à ces principes. Pire : non seulement la plupart des femmes et des hommes faisant métier de journalisme n’ont pas été capables de mettre à distance la propagande politico-industrielle du moment, mais certains ont même mis toute leur énergie et tous leurs moyens au service de cette propagande en se chargeant de discréditer et de censurer toutes les voix critiques surgissant dans le débat public.