La justice sociale requiert-elle l'État ? Une critique de l'hypothèse étatiste sur la justice sociale.
Résumé
Contemporary liberal societies are marked by many demands for social justice, i.e. the establishment of greater equality between citizens, so that wealth and social positions are distributed justifiably. The prevailing view of including these demands is to strengthen the prerogatives of the state, which must lead the way toward social justice through public policies. In this article, I argue that it is possible to take account of social justice demands without going through what I call the statist hypothesis, which advocates the promotion of direct state interventions in society through taxation, a series of social and economic programs, and the extension of its power. On the other hand, I show that there is no a priori justification for the need for direct state intervention to guarantee social justice, and I argue that there are several arguments for the defense of alternative socio-economic orders, notably cooperativist, mutualist and associationist.
Les sociétés libérales contemporaines sont traversées par une multitude de demandes de justice sociale, c’est-à-dire de l’établissement d’une plus grande égalité entre les citoyennes et citoyens, de manière à ce que les richesses et les positions sociales soient distribuées de manière justifiable. La vision dominante de la manière d’inclure ces demandes passe par un renforcement des prérogatives de l’État, qui doit mener vers la justice sociale via des politiques publiques. Dans cet article, je défends qu’il est possible de prendre en compte les demandes de justice sociale sans en passer par ce que j’appelle l’hypothèse étatiste qui milite pour la promotion d’interventions directes de l’État dans la société par la fiscalité, une série de programmes sociaux et économiques, et l’extension de son pouvoir. A contrario, je montre qu’aucun argument ne justifie a priori la nécessité de l’intervention étatique directe pour garantir la justice sociale, et j’avance que plusieurs arguments militent pour la défense d’ordre socio-économiques alternatifs, notamment coopérativistes, mutuellistes et associationistes.
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