Cet article revient d'abord sur la longue histoire des « scandales sanitaires » depuis les années 1950, en France et aux États-Unis. Il passe ensuite en revue les tactiques et techniques de corruption, de fraude, de mensonge et de dissimulation utilisées couramment par les industries pharmaceutiques, ainsi que les révèlent d'une part les procès en justice, d'autre part une abondante littérature scientifique critique. Il montre ensuite que ces affaires provoquent souvent des réformes dans le contrôle public du secteur de la santé et toujours pour les mêmes raisons (la défaillance des agences sanitaires publiques du fait notamment du lobbying et de la corruption d'une partie des « experts » sur lesquelles elles s'appuient). Cette récurrence pose question. Enfin, l'article rappelle que l'ampleur des amendes infligées aux industriels par la justice ne suffit pas non plus à les dissuader de récidiver, elles font partie des business plans.