Une didactique féministe de la philosophie, si elle existait, se situerait au croisement de deux champs assez minoritaires, en particulier en France (à la fois au sens où les travaux en son sein sont relativement peu nombreux mais également au sens où ils sont frappés d’illégitimité) : la philosophie féministe, d’une part, et la didactique de la philosophie, d’autre part. Les conditions épistémologiques et institutionnelles de son existence sont donc a priori fortement défavorables, puisqu’elle est frappée d’une double exclusion/impossibilité. Pourtant, penser et mettre en pratique une didactique féministe de la philosophie constitue une entreprise nécessaire, cohérente et réalisable, pour laquelle on peut esquisser quelques pistes de travail.