1er paragraphe du tsexte: "Je suis toujours dans une position inconfortable quand je suis invité à un séminaire, ou à une table-ronde, sur la « transmission de l’État colonial », dans la mesure où, selon moi, il n’y a jamais eu d’État colonial en Afrique (à l’exception de l’Afrique du Sud de 1910 à 1991 et de la Rhodésie du Sud de 1965 à 1979) et que les phénomènes de transmission qui y existent sont moins dues à un « héritage du passé » qu’aux fonctions contemporaines de l’État capitaliste de la périphérie. Le choc frontal a donc l’air inévitable, et pourtant je crois qu’il n’en est rien. Il faut surtout préciser exactement de quoi l’on parle et le sens que l’on donne aux concepts. Il restera certainement des divergences, qui sont normales entre historiens, mais d’ampleur moindres qu’il n’y paraît au premier abord. Néanmoins, l’approche de ce problème a aussi des conséquences sur d’autres questions, telles l’État importé, la « retraditionnalisation » ou la comparaison avec l’Amérique dite latine."