L’objet de ma contribution est le Contra Gallum ou Invectiva contra eum qui maledixit Italiae, dirigée contre le théologien Jean de Hesdin. C’est en effet l’œuvre de Pétrarque où l’on trouve les mentions les plus nombreuses d’auteurs médiévaux. Je lirai cette œuvre, non comme un pétrarquisant que je ne suis pas, mais à ma façon, c’est-à-dire celle d’un spécialiste de la culture scolaire et universitaire du Moyen Âge central. J’essaierai donc de faire part de mes étonnements de médiéviste devant tout ce que Pétrarque présente de neuf et d’original dans ce texte, par contraste avec ceux que je fréquente d’ordinaire et qui se rattachent à la culture dominante de son temps, contre laquelle il se dresse. Peut-être ainsi vous rendrai-je mieux sensible à ce que ses choix littéraires et intellectuels offraient d’étrange, d’audacieux et d’inouï aux yeux de ses contemporains. D’abord je livrerai donc mes impressions premières à la lecture du Contra Gallum ; puis j’analyserai le peu qui s’y dit sur des maîtres que nous qualifions de médiévaux ; enfin, à partir de cela, j’essaierai de comprendre en quel sens on peut parler d’un « Pétrarque médiéval ».