Não podemos ver, não devemos tocar : quais as repercussões dessa máxima no discurso das pessoas cegas ?
Résumé
L'analyse de témoignages rédigés par des personnes mal ou non-voyantes pour leurs revues associatives révèle que ces scripteurs ramènent fréquemment le perceptible et le perçu à des équivalents visuels ou à des abstractions, voire qu'ils minorent ou déprécient les quatre autres systèmes perceptifs. Il y a là un double paradoxe : d'abord en terme d'identité individuelle, car les quatre systèmes sensoriels autres que la vue sont ce qui constitue les personnes handicapées visuelles en sujets percevants ; puis en terme de relation interpersonnelle, car les représentations alternatives ainsi construites devraient être le territoire commun le plus aisément partageable entre sujets déficients visuels et voyants. Par contraste, l'analyse des textes produits à l'occasion d'un concours d'écriture ayant pour consigne " Dire le non-visuel " montre que, dès lors qu'ils se le proposent ou qu'on les y invite, des scripteurs même non experts trouvent des moyens variés et parfois innovants de verbaliser les sensations auditives, olfactives, gustatives et tactiles. Ce second corpus accrédite l'hypothèse que la rareté des représentations perceptives autres que visuelles tient à la quasi absence de modèles textuels socialement valorisés pour l'expression de ces perceptions.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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